Accusé d’abus de position dominante dans la recherche en ligne afin de favoriser son comparateur de prix Google Shopping, le géant américain du web écope d’une amende record de près de 2,42 milliards d’euros infligée par Bruxelles.
Après 7 années d’enquête interminable, la Commission européenne a révélé sa conclusion : Google abuse de sa position dominante. Elle estime que l’entreprise américaine a joué de son algorithme et favorisé systématiquement son comparateur de prix, Google Shopping, au détriment de ses concurrents. « C’est illégal au regard des règles européennes anti trust », selon Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence, dans un communiqué le 27 juin dernier. La commission avait déjà adressé un acte formel d’accusation à l’encontre du géant californien le 15 avril 2015, quelques mois seulement après l’entrée en fonctions de Google Shopping en novembre 2014. Google a introduit cette pratique dans 13 pays de l’Union Européenne.
Dans Google Shopping, les annonceurs paient pour faire remonter leurs produits, qui ne s’affichent que lorsqu’ils correspondent aux requêtes des internautes. L’espace n’est pas fermé aux comparateurs classiques de prix, qui peuvent comme les marchands apparaître dans Google Shopping en mettant en avant des produits. Mais ils se sont plaints d’être moins bien traités que les marchands dans les résultats de recherche, de n’apparaître qu’à partir de la 3e ou 4e page de recherches. Ainsi, outre cette amende record de 2,42 milliards de dollars, Bruxelles donne maintenant trois mois à Google pour mettre fin à ses pratiques anti-concurrentielles, sous peine d’astreinte. Cependant, Google a annoncé son désaccord avec cette décision et compte « examiner la décision de la commission dans le détail et étudier l’éventualité d’un appel en justice ».