Accusée par sa clientèle pour indiscrétion, la société canadienne Standard Innovation a été condamnée par la cour fédérale de l’Illinois à verser 3,75 millions de dollars. En effet, les sextoys concernés connectés, récoltaient des données et l’application dédiée les enregistrait sans le consentement de leurs utilisateurs.
2016 fut l’année de l’évolution fulgurante des sextoys connectés. Pour Standard Innovation, ses vibromasseurs WeVibe ont connu un énorme succès dès même leur lancement. Les appareils, pour homme et pour femme, ont la particularité de se connecter à un téléphone mobile et peuvent être contrôlés à distance à travers une application. Cependant, il s’avère que ces sextoys transmettaient les données personnelles de ses utilisateurs sur les serveurs de l’entreprise canadienne : fréquence, programme favori, intensité des vibrations, tout y était consigné ! Ce procédé a déjà été révélé par des experts à la DefCon de Vegas: même si Standard Innovation a tenu à rassurer ses clients sur la confidentialité et la sécurité du WeVibe, ces informations ont suscité l’intérêt des utilisateurs.
Ainsi une plainte collective lancée par les utilisateurs a enclenché le procès. Ils ont obtenu gain de cause. La cour fédérale de l’Illinois a condamné l’entreprise à payer des amendes et à indemniser les utilisateurs. La société incriminée détruira l’ensemble des informations collectées et devra débourser 3,75 millions de dollars. De plus, toute personne ayant acheté et utilisé l’appareil avant septembre 2016, date de la première plainte, pourront réclamer jusqu’à 10 000 dollars de dédommagement pour avoir été espionnés par la société canadienne. Quant à ceux qui utilisaient le sextoy sans l’application, ils auront droit à 199 dollars. De son côté Standard Innovation déclare « être arrivé à un accord juste et raisonnable » et « prend très au sérieux la sécurité et le respect de la vie privée ». Avis aux éventuels utilisateurs futurs ?